WINTZENHEIM.HISTOIRE
Le photographe Alphonse VOEGTLI (1900-1984)
Alphonse VOEGTLI
fils du boulanger Michel Voegtli (né le 03.10.1864 à Hilsenheim, décédé à Wintzenheim le 13.09.1923)
et de Marie Mélanie Vollmar (née le 13.01.1866 à Soultzbach-les-Bains, décédée à Wintzenheim le 11.04.1964),
est né à Wintzenheim le 3 février 1900, et décédé à Colmar le 6 décembre 1984.
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Biographie sommaire
Vers l'âge de 13 ans, Alphonse Voegtli entre en apprentissage chez le Photographe Adam, 18 route de Rouffach à Colmar (actuellement avenue de la République), puis fait son service militaire en Allemagne, probablement à Cottbus où il se marie le 22 mars 1922 avec Élise Paetzel, née à Neumark le 26 mai 1901. Il revient à Wintzenheim avec son épouse et son fils Siegfried né en 1922, dans un atelier-studio situé 9 rue du Verger (photos de 1926-1928). C'est là que naît son deuxième fils Erwin le 1er janvier 1930. Puis il part pour Saint-Louis où il crée, le 15 juin 1930, une boutique sous l'enseigne "Photo Plastica" située 11a rue de Huningue. Le 16 novembre 1938 il s'installe à Ensisheim, 5 faubourg de Belfort. En 1945, il revient à Wintzenheim et s'installe 25 rue Clemenceau, derrière la boulangerie familiale qu'il reprend à son nom. En 1952, il emménage dans sa nouvelle maison construite 4 rue du Général Bluem, derrière la gendarmerie. C'est là qu'il prend sa retraite en janvier 1967, après avoir vendu le fonds à René Lamberger qui lui succède sous l'enseigne "Photo René".
Elsässer Kurier du Jeudi 13 novembre 1919
Wintzenheim, 12 novembre :
Unsere Glocken. Heute war das Fest der ewigen Anbetung, welches durch die Ankunft unserer Glocken...
Annonce : Photographien der Winzenheimer Glocken. Alphonse Voegtli, Wintzenheim.
Lorsqu'il a passé cette annonce publicitaire pour vendre ses photos du baptème des cloches,
Alphonse Voegtli, né en 1900, avait 19 ans.
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Son studio
Il exerçait à l'arrière de cette boulangerie, 25 rue Clemenceau...
(photo Guy Frank, 22 juillet 2002)
... avant de construire sa maison 4 rue du Gal Bluem
(photo Voegtli)
Sa nièce, Laurette Zind, raconte...
Quand il a commencé à Wintzenheim, en 1946, j'ai été son premier modèle. J'ai dû, en quelque sorte, lui servir de cobaye. Je me rappelle que je portais une robe noire et blanche, car j'étais en deuil de mon frère Jean Zind, tombé en Russie (incorporé de force après le RAD). Il m'a fait tourner, et retourner la tête, plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il soit vraiment satisfait de la pose. Il était toujours très pointilleux.
Il avait installé son studio derrière la boulangerie située à l'angle de la rue Clemenceau et de la rue de la Synagogue. Son installation était rudimentaire. Il travaillait très bien, mais avec peu de matériel, utilisant les plaques en verre jusqu'à sa retraite. Il réalisait essentiellement des portraits, dans son studio, derrière lequel se trouvait son laboratoire, dont personne, en dehors de lui, n'était autorisé à franchir la porte.
Sa dernière photo "professionnelle", faite 4 rue du Général Bluem, était la photo de mon mariage, le 26 août 1968 avec Louis Parisot. Les prises de vues de la procession du mariage et de la cérémonie étaient déjà de Photo René, son successeur.
Source : témoignage recueilli par Guy Frank le 14 avril 2003
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Laurette Zind (née le 28 mai 1927) photographiée en 1946... |
... et le jour de son mariage, le 26 août 1968 |
Wintzenheim 6
décembre 1984 : M. Alphonse Voegtli n’est plus
Alphonse Voegtli avec son épouse Liesel et son éternel petit compagnon, un Rehpinscher (pinscher miniature)
C’est encore une figure bien connue et sympathique de Wintzenheim qui
disparaît avec la mort de M. Alphonse Voegtli, survenue le 6 décembre 1984, à
l’âge de 84 ans. Il est décédé des suites d’une petite chute qui a eu
lieu au cours d’une de ses innombrables promenades en forêt qu’il
affectionnait tant et personne n’aurait pensé à une issue aussi rapide.
Plusieurs générations de familles, dans la cité de la Dame-Blanche et de la
région, penseront encore longtemps à ce petit homme malicieux et vivace, qui
les immortalisait, il n’y a pas encore si longtemps, dans sa boite
« magique ». En effet, M. Voegtli exerçait le métier de
photographe et tenait une boutique appréciée dans notre cité. Il oeuvrait à
cette époque où tout était encore possible et à faire dans le domaine de la
photographie, et où la réussite d’un cliché dépendait encore davantage du
savoir-faire et de la fibre artistique de l’opérateur que du matériel
performant et sophistiqué qui existe actuellement.
Malgré les avatars de la vie (ses deux fils décédés prématurément, Erwin
à Bâle en 1931 et Siegfried en Russie le 26 juin 1944), M. Voegtli, tout en préférant, ces dernières années, la
solitude de la nature, est resté un artiste et un homme qui ne pouvait laisser
indifférent.
(Source : L’ALSACE et les DNA du Samedi 8 décembre 1984)
