Cité ouvrière construite par l'industriel de la forge pour ses ouvriers dans
la 2e moitié du 19e siècle.
Complément de l'enquête menée en 2017 :
En
1856, le manufacturier Jean Kiener met en route un atelier de tissage sur le
site de La Forge. La construction des premiers logements ouvriers sur place
semble contemporaine. Une seconde phase de travaux, au troisième quart du 19e
siècle, voit la construction de quatre bâtiments d’habitation ainsi que d’une
auberge pour ouvriers. Une dernière construction est édifiée dans le premier
quart du 20e siècle.
Période(s) principale(s) : 3e quart 19e siècle, 1er
quart 20e siècle
Auteur(s) de l'œuvre : Jean Kiener (auteur commanditaire,
attribution par source)
Groupe de 5 bâtiments divisés chacune en plusieurs logements d'ouvriers (dans
la largeur et dans la profondeur du bâtiment).
Complément de
l'enquête menée en 2017 :
La cité ouvrière se compose de constructions
correspondant à trois phases de travaux. Le premier bâtiment, édifié en
maçonnerie enduite sur un soubassement en appareil de grès, comporte une entrée
collective qui dessert quatre logements au rez-de-chaussée et quatre à
l’étage. Chaque logement compte quatre travées d’ouvertures et, à chacun des
deux niveaux, deux logements donnent à l’avant et deux à l’arrière.
L’immeuble, couvert d’un toit à longs pans et tuiles mécaniques, comporte un
sous-sol.
Les quatre bâtiments implantés à l’ouest du site sont de conception
identique. Ils sont constitués chacun de six ou de huit logements juxtaposés
et placés dos à dos, occupant chacun deux travées d’ouvertures sur deux niveaux
et disposant d’une entrée individuelle. Ces immeubles sont édifiés en
maçonnerie enduite et comportent chacun un sous-sol, un rez-de-chaussée
surélevé et un étage carré sous un toit à longs pans et tuiles mécaniques.
Le
dernier bâtiment comporte quatre logements juxtaposés qui se déploient dans
toute la profondeur de l’édifice. Chaque logement occupe deux travées
d’ouvertures sur deux niveaux et dispose d’une entrée individuelle. Édifié en
maçonnerie enduite sur un soubassement en blocs de granit à gros joints, le
bâtiment comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé et un comble à
surcroît sous un toit à longs pans avec demi-croupes et tuiles mécaniques.
La cité ouvrière est complétée par une auberge, à l'ouest de la cité. Édifiée en maçonnerie enduite et pan-de-bois pour le pignon, elle comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé et un comble à surcroît sous un toit à longs pans et tuiles mécaniques.
Matériau(x) du gros-œuvre, mise en œuvre et revêtement : maçonnerie, enduit
; grès ; granite ; pan de bois
Matériau(x) de couverture : tuile mécanique
Plan : plan rectangulaire régulier
Étage(s) ou vaisseau(x) : sous-sol,
rez-de-chaussée, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
Type(s) de couverture : toit à longs pans, demi-croupe
Statut, intérêt et
protection
Statut de la propriété : propriété d'une personne privée
La mise à jour du dossier intervient dans le cadre d'une opération ponctuelle
menée par Frank Schwarz en juin 2017 et liée à une recherche portant sur la
thématique des isolats industriels. Elle s'inscrit en outre dans une enquête
thématique visant à interroger la transformation du paysage des vallées
vosgiennes du Haut-Rhin sous l’effet de l’industrialisation.
La nouvelle
synthèse ci-dessous donne ainsi lieu à une organisation spécifique des
informations permettant de mettre en exergue divers aspects de la
problématique retenue.
Les compléments d’information portent sur l’historique
et la description de la cité ouvrière. Ils ont également conduits à préciser
le titre courant du dossier. Enfin, la mise à jour a donné lieu à une campagne
de prises de vue complémentaire assurée par Christophe Hamm.
Implantation originelle
La cité ouvrière créée par Jean Kiener (1794-1875)
est implantée au sud de la forge doublée d’une usine textile qu’il exploite
aux confins occidentaux du ban communal de Wintzenheim, au lieu-dit Eilftagen,
au sud-est du village de Walbach. Elle se déploie sur des prés de fauche et
de pâture au sud de la route départementale n° 12 de Colmar à Munster et au
nord de la voie ferrée qui relie les mêmes localités à compter de 1868.
Développement du site
En 1854, Jean Kiener, manufacturier à Gunsbach
(Haut-Rhin), se porte acquéreur de la forge fondée par Jean Bicking au
lieu-dit Eilftagen et y installe un important établissement textile (étudié,
IA68003772). La construction des premiers logements ouvriers (M) semble
contemporaine de la mise en route, en 1856, de ses ateliers de tissage. Leur
présence est en tout cas attestée par un plan levé en 1858. Une seconde phase
de travaux, au troisième quart du 19e siècle, voit la construction de quatre
bâtiments (N) d’habitation ainsi que d’une auberge (O) pour ouvriers, dans le
prolongement ouest du bâtiment initial. Une dernière construction (P), de
style néo-régionaliste, est édifiée dans le premier quart du 20e siècle, au
sud-est de l’emprise, à proximité de la voie ferrée. Les différents logements
qui composent cette cité ouvrière semblent avoir été vendus à leurs occupants
au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le lavoir collectif qui équipait la
cité ouvrière a disparu.
La cité ouvrière se compose d’un premier bâtiment (M), au nord-est de
l’emprise, avec entrée collective, puis de quatre bâtiments (N) avec entrées
individuelles, disposés selon un plan en damier et édifiés dans le prolongement
ouest du premier, d’une auberge (O) qui ferme le site à l’ouest et d’une
construction (P), plus tardive, implantée au sud-est de cet ensemble. La cité
comprend en outre des parcelles de jardins individuels pour chacun des 42
logements qui la composent, rejetés à l’arrière des immeubles. Pour
l'identification des bâtiments, se reporter au plan de situation du site
figurant dans les illustrations (IVR42_20186801000NUDA).
Le premier
bâtiment (M), au n° 1 de la rue, correspond à l’implantation initiale. Adoptant
un plan rectangulaire et édifié en maçonnerie enduite sur un soubassement en
appareil de grès, il comporte une entrée collective qui dessert quatre
logements au rez-de-chaussée et quatre à l’étage. Chaque logement compte quatre
travées d’ouvertures et, à chacun des deux niveaux, deux logements donnent à
l’avant et deux à l’arrière. L’immeuble, couvert d’un toit à longs pans et
tuiles mécaniques, comporte un sous-sol. Il est percé de baies rectangulaires
avec encadrements en grès.
Les quatre bâtiments implantés à l’ouest du site
(N) sont de conception identique. Ils sont constitués chacun de six ou de
huit logements juxtaposés et placés dos à dos, occupant chacun deux travées
d’ouvertures sur deux niveaux et disposant d’une entrée individuelle. Ces
immeubles sont édifiés en maçonnerie enduite et comportent chacun un sous-sol,
un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré sous un toit à longs pans et
tuiles mécaniques. Les baies sont rectangulaires avec encadrements en grès.
L’auberge (O), en bordure ouest de la cité, est de plan rectangulaire. Édifiée
en maçonnerie enduite et pan-de-bois pour le pignon, elle comporte un
sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé et un comble à surcroît sous un toit à
longs pans et tuiles mécaniques. Elle est flanquée au sud d’une extension
moderne.
Le dernier bâtiment (P), orienté perpendiculairement aux immeubles
sur rue et implanté au sud-est de la cité, est de plan rectangulaire. Il
comporte quatre logements juxtaposés qui se déploient dans toute la profondeur de l’édifice.
Chaque logement occupe deux travées d’ouvertures sur deux niveaux
et dispose d’une entrée individuelle. Édifié en maçonnerie enduite sur un soubassement
en blocs de granit à gros joints, le bâtiment comporte un sous-sol, un
rez-de-chaussée surélevé et un comble à surcroît sous un toit à longs pans
avec demi-croupes et tuiles mécaniques. L’élévation antérieure est animée
d’un grand fronton-pignon axial ajouré d’un oculus.
Plan de situation du site.
Dess. Abdessalem Rachedi
IVR42_20186801000NUDA
ZOOM
Vue aérienne de la cité
ouvrière, depuis le sud.
Phot. Christophe Hamm
IVR42_20186800388NUCA
Vue d'ensemble, depuis le
nord-ouest, de la cité ouvrière.
Phot. Christophe Hamm
IVR42_20186800382NUCA
Bâtiments le long de la rue Principale
Phot. Marie-Philippe Scheurer
IVR42_19956801036ZE
Vue d'ensemble, depuis le nord-ouest,
de la première construction au sein
de la cité ouvrière, attestée en 1858.
Phot. Christophe Hamm
IVR42_20186800381NUCA
Vue d'ensemble, depuis le sud-est,
de la dernière construction réalisée
au sein de la cité ouvrière, dans
le premier quart du XXe siècle.
Phot. Christophe Hamm
IVR42_20186800378NUCA
Vue partielle de la cité
ouvrière et de l'ancienne
auberge qui la jouxte à l'ouest.
Phot. Christophe Hamm
IVR42_20186800383NUCA
Dossiers liés
Est partie constituante de : Forge, puis tissage et filature Jean Kiener, puis
Filatures & Tissages Jean Kiener Fils, puis caserne (IA68003772)
Alsace, Haut-Rhin, Wintzenheim, La Forge, 8 rue Principale
Auteur(s) du dossier :
Marie-Philippe Scheurer, Olivia Eller, Frank Schwarz
Copyright(s) : (c)
Inventaire général
Source : Service de l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel – Alsace (fiche IA68003774)
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