La Forge est morte... Vive la Forge ! ! !
Ainsi pourrait-on, par cette clameur, concrétiser l'esprit de continuité qui
règne au Service social de la région Est...
En juillet dernier encore, au château de La Forge à Walbach, était installé
un aérium et, dès la rentrée scolaire d'octobre 1964, comme par un coup de baguette
magique — et aussi, il faut le dire, par un travail acharné — cet aérium a été
transformé en un Institut médico-pédagogique où sont déjà rassemblés une
quarantaine de jeunes enfants des deux sexes âgés de 6 à 14 ans, présentant
essentiellement des déficiences intellectuelles et à des degrés divers des
troubles psychiques exigeant, sous contrôle médical, le recours à des méthodes
non exclusivement pédagogiques.
Pour adapter les bâtiments de La Forge à leur nouvelle destination, il a
fallu repenser en partie leurs plans et, en une centaine de jours, redistribuer
les salles, refaire peintures et sols, les moderniser, rénover le mobilier et
les équiper rationnellement.
C'est maintenant un établissement modèle en son genre.
L'1.M.P. de Walbach est situé à 280 m d'altitude dans la basse vallée de
Munster, à une quinzaine de kilomètres de Colmar.
Il s'étend sur 18 ha où sont implantés, outre une serre et différentes
petites installations, sept bâtiments principaux :
a) La Forge, le plus important, élevé sur trois étages où sont installées
sept chambres de 6, 8 et 12 lits pour les enfants et les chambres des monitrices.
Les salles à manger, faites pour
recevoir au maximum 72 enfants, sont compartimentées de façon à isoler chaque
groupe de douze enfants et leur monitrice, des autres groupes.
Le bloc médical et les installations sanitaires diverses ainsi que la cuisine et ses annexes ;
b) Les Myrtilles, bâtiment d'accueil divisé en deux vastes salles ;
c) Les Cigognes, comme il se doit, surplombé d'un nid qui n'attend que les beaux jours
pour recevoir ses gracieuses locataires.
Il y a ici encore deux chambres de six
lits et les installations sanitaires correspondantes destinées aux grandes
filles, une salle de réunion, un foyer, l'infirmerie et une chambre d'isolement ;
d) L'école Erckmann-Chatrian, reliée par un passage couvert au précédent
bâtiment. L'école est de trois classes, avec les bureaux des instituteurs ;
e) Les ateliers de la Fecht comprennent trois salles pour les travaux manuels et
un four de cuisson pour l'atelier de modelage ;
f) La salle Bartholdi, équipée pour les jeux et l'éducation physique ;
g) Les Sapins abritent la buanderie, la lingerie et une partie des logements du personnel.
L'inauguration officielle de
cet ensemble a été faite le 3 décembre 1964 par M. Wetzel, directeur de préfecture,
représentant M. Picard, préfet du Haut-Rhin et par M. Max Martin, directeur de
la région de l'Est, qu'accompagnaient M. Dubois, directeur du personnel de la
S.N.C.F.; M. Paris, chef adjoint; M. Thiriot, ingénieur en chef de la région de
l'Est, ainsi que Mme Péchabrier, administrateur civil déléguée par le ministère
de la Santé publique et son adjointe, Mlle de Laage.
Assistaient également à
cette manifestation M. Escande, directeur du service régional de l'Action
sanitaire et sociale à Strasbourg ; M. le Dr Alibert, médecin en chef de la
région Est ; M. Binet, directeur de la caisse de Prévoyance de la S.N.C.F. ; M.
Schmitt, président de la caisse de maladie de l'ancien réseau d'Alsace-Lorraine
; MM. les Drs Duret et Ortega, médecins principaux de la région de l'Est ; M.
Eberlin, directeur départemental de l'Action sanitaire et sociale à Colmar ; M.
le Dr Maret, directeur départemental de la Santé ; M. Muller, directeur de la
caisse régionale de Sécurité sociale à Strasbourg ; M. Feger, directeur de
l'hôpital Pasteur à Colmar ; Mme le Dr Gallot-Saulnier, chef de clinique à la
Salpêtrière, à Paris, et qui préside aux destinées de la consultation de
médico-psychologie infantile du service social à Paris ; M. le Dr Lausecker,
chef de clinique à l'hôpital Pasteur à Colmar ; M. le Dr Rémy, médecin assistant
à la Salpêtrière à Paris ; M. Debbaud, inspecteur régional du Travail et de la
Main-d'Œuvre des Transports ; M. Pelz, conseiller administratif à l'inspection
d'Académie ; M. Mathieu, inspecteur de l'Enseignement primaire ; M. Hibscherr,
maire de Walbach ; MM. Ricatte, ingénieur principal, Ballot et Kiry, ingénieurs
; M. Groshaeny, chef du service social de la région de l'Est ; Mlle Pérardelle,
assistante sociale principale hors classe ; les représentants du personnel
appartenant au C.R.A.S., différentes autres personnalités et la presse locale ;
les maîtres d'oeuvre, M. Carrot, chef d'arrondissement de la Voie et des
Bâtiments de Mulhouse et ses collaborateurs, M. Schoeni, chef de section à
Colmar, et M. Duval, chef de district à Colmar, et MM. Wilhelm, inspecteur
divisionnaire chargé des travaux et budget du service social, et Rabichon,
inspecteur chargé des études d'installations du service social.
Toutes les personnalités, sous la conduite de MM. Groshaeny, Wilhelm, Rabichon et de M.
Siegel, directeur de l'I.M.P., visitèrent des sous-sols aux combles tous les
bâtiments, dont ils ne purent faire que des éloges pour la distribution des
différents services, leur agrément, leur modernisme et leur confort.
Les visiteurs, réunis à la salle Bartholdi où les enfants étaient assemblés, assistèrent à la représentation de deux saynètes jouées avec beaucoup...
... de coeur.
Après cet interlude, M. Max Martin, dans une excellente improvisation, rappela
les efforts faits en faveur des enfants des agents de sa région, et
particulièrement pour ceux passibles de soins spéciaux comme le sont
présentement ceux de l'I.M.P. de Walbach. Il félicita le corps médical dont
l'action contribua à la régression de certaines maladies telles que la
tuberculose, ce qui permet de transformer quelques établissements de cure en
maisons de convalescence ou de rééducation pour les blessés.
Parlant en tant que directeur, mais aussi en homme de coeur, il dit toute la satisfaction qu'il a
ressentie au cours de sa visite et remercia tous ceux qui, à quelque titre que
ce soit, prirent une part active à cette magnifique réalisation. Magnifique non
seulement sur le plan social, mais aussi sur le plan architectural.
En péroraison, M. Max Martin émit l'espoir que ne s'arrête pas là la collaboration
entre ses services et ceux du ministère de la Santé publique et, s'adressant
particulièrement à Mme Péchabrier, la remercia très chaleureusement pour le
concours efficace qu'elle a apporté pour la création de l'1.M.P. de Walbach.
Mme Péchabrier, répondant à M. Max Martin, dit toute son admiration pour la qualité
de l'équipement et l'agrément des locaux de l'I.M.P. de Walbach, l'intérêt que
porte le ministère de la Santé publique au développement d'établissements de ce
genre et l'attachement qu'elle met pour son compte à apporter son aide à
l'enfance déficiente, notamment à ceux de ces enfants inadaptés, victimes trop
souvent de la rigueur de la vie moderne, qui peuvent, par des soins éclairés et
une rééducation appropriée, retrouver l'équilibre nécessaire au retour à une vie
normale et être réintégrés au sein de la société pour y tenir une place
convenable.
Ces deux allocutions furent très vivement applaudies et c'est alors
qu'entrèrent en scène de gracieux groupes en costumes alsaciens, des cheminots
du groupe folklorique d'Obermodern, très remarquablement dirigés par M. Weber
qui est, par ailleurs, correspondant de « La Vie du Rail ».
Sa formation instrumentale, qui souvent prête son concours dans différentes manifestations
cheminotes, anima ce groupe folklorique qui charma par sa grâce et son joyeux
entrain en donnant un récital de danses très typiques.
C'est après les avoir
salués de très sonores bravos qu'à regret et « in extremis », les invités durent
les quitter pour regagner Colmar dans un paysage enneigé de Saint-Nicolas.
O. PERRELLE
Source : La Vie du Rail N° 980 du 24 janvier 1965 (Photothèque SHW GF 117)
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