WINTZENHEIM.HISTOIRE

La Forge 1966 : la colonie de vacances SNCF


La Forge

La colonie de vacances EST de la Forge à Walbach

Un reportage de O. Perrelle

VENANT de Paris, peu avant Saverne, le train s'insinue dans une forêt de sapins ne laissant que la place nécessaire à la route, au .rail et au canal qui relie la Marne au Rhin. Surplombant les voies d'une centaine de mètres, les ruines romantiques d'un " burg " accusent le caractère du paysage. C'est que bientôt nous arrivons à Strasbourg, capitale de notre Alsace. De Strasbourg à Colmar, le train roule en plaine entre Rhin et Vosges et traverse des gares magnifiquement fleuries. A droite et à gauche des champs d'avoine, de blé, de betteraves, de maïs, des cultures de tabac et des houblonnières. Peu à peu, à mesure que nous nous rapprochons des Vosges, sur notre droite, les vignobles se font de plus en plus nombreux pour, finalement, s'étendre jusque sur les premiers mamelons, tandis qu'à gauche de la voie, des champs très étroits semblent tourner comme les ailes d'un moulin dont le pivot se trouverait à l'horizon.

Dans l'encadrement de la glace du compartiment, le paysage défile comme un diorama. Les Vosges se découpent en courbes molles, bleu sur bleu, sur quatre ou cinq plans. Pas un instant ne manque dans ces paysages bien composés ; un joli village aux toits en pente de tuiles rosies ramassé autour de son église à la flèche effilée. Sur les sommets, des ruines féodales et, plus majestueuse, la masse rose du château de Haut-Kcenigsbourg. Le train poursuivant sa course régulière arrive à Colmar où aboutit la magnifique vallée de Munster ; c'est là, qu'à Walbach, la région de l'Est a installé une colonie de vacances mixte dans la propriété où se trouve l'Institut Medico-Pédagogique de la S.N.C.F. pour l'instant libre de ses jeunes occupants.

Cette colonie est, comme l'I.M.P., dirigée par M. Siégel, assisté d'un directeur adjoint, d'une chef monitrice, de 2 assistantes médicales et de 23 monitrices pour encadrer 240 enfants habitant Paris et les départements de l'Est, sauf l'Alsace, comme il est logique. La colonie est composée de 63 garçons de 6 ans et demi à 9 ans et demi, de 60 fillettes de même âge et de 117 plus grandes dont les aînées ne dépassent pas 13 ans et demi. Les grandes occupent 12 tentes baptisées de noms choisis dans la flore et la faune de la forêt et de la montagne. Les petites sont logées dans un châlet et les garçons installés dans les bâtiments scolaires de l'I.M.P. transformés pour la circonstance en confortables dortoirs.

La Fecht, descendue du massif du Hohnech, traverse les 17 ha du parc, planté de très beaux arbres, pour la majorité des résineux, dont certains plus que centenaires. Des excursions avec pique-nique dans la haute vallée de Munster au Hohrodberg, au Gaschney, ou au lac de Schiessrod, sont organisées pour les plus grands, alors que les petits, moins bons marcheurs, se contentent de monter aux trois châteaux. Toute la colonie, par petits groupes, à différents jours, visite Colmar, si riche en vieilles demeures, Munster, Turckheim au milieu de son vignoble, et le village tout voisin de Gunsbach où l'on montre aux enfants la maison que récemment encore venait habiter le docteur Schweitzer lorsqu'il n'était pas à Lambaréné. Si le temps, par certains jours, est menaçant, on organise dans le parc des jeux de plein air et, si cela devient nécessaire, de vastes locaux, dont une spacieuse salle de spectacle, peuvent abriter les enfants. C'est dans cette salle que se tiennent les veillées et où a lieu la séance hebdomadaire de cinéma.

La population alsacienne accueille avec mieux que de la gentillesse nos enfants. C'est ainsi que la municipalité de Hohlansbourg invita, à titre gracieux, les plus grandes à une reconstitution historique sur le thème " La Guerre des paysans alsaciens au XVI, siècle ", donnée dans les ruines du château illuminé ; par surcroit, un car leur fut offert pour les y conduire et les ramener à la fin du spectacle à la colonie. Ces manifestations de sympathie ne sont pas isolées. Un certain jour, une soixantaine de nos jeunes filles et leur encadrement avaient pris le départ pour pique-niquer au Gaschney, à 1.000 mètres d'altitude. En fin de matinée, un vent assez fort et frais se leva et compromit ce déjeuner sur l'herbe si joyeusement escompté. Alors, très aimablement tout le groupe fut admis à s'installer sans bourse délier dans la salle à manger d'un chalet-hôtel tout proche. Je crois que ce n'est pas trop que d'adresser des remerciements à M. et Mme Kempf, les propriétaires de ce chalet pour leur cordiale hospitalité très appréciée par nos fillettes qui, par ailleurs, furent félicitées par quelques clients de leur bonne tenue.

Pourquoi ne pas conclure ici sur cette note élogieuse à l'adresse des jeunes filles de la colonie de la Forge et leur souhaiter, à toutes, après avoir pris de belles couleurs et s'être repues de bon air, de se trouver en parfaite disposition pour accomplir une profitable année scolaire.

Source : La Vie du Rail N° 1073 du 4 décembre 1966 (Photothèque SHW GF)

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