de pain n’était pas respecté par certains boulangers. Le maire, en sa
qualité de chef de la police, prit des mesures coercitives obligeant
les boulangers à apposer une marque spécifique sur chacun de leurs
pains. Voici une transcription partielle de l’arrêté municipal :
Nous, maire de la Commune de Wintzenheim, considérant que des
plaintes nombreuses nous parviennent contre les boulangers de cette
commune,
Considérant qu’il est constant qu’un sordide intérêt a déterminé
plusieurs à donner à leurs miches un poids en dessous de celui qu’elles
devraient avoir,
Considérant encore que les avis réitérés de la police et les avis
conciliatoires du magistrat n’ont eu aucun résultat,
que dès lors il est de haute urgence de prendre des mesures coercitives
pour faire cesser cette dilapidation permanente et scandaleuse,
Vu l’article 30 de la loi du 19 et 22 juillet 1791 vue encore la loi du
18 juillet 1837 article 11 paragraphe 2 et dernier, attendu qu’il y a
urgence, arrêtons ce qui suit :
art.1) dans la huitaine les boulangers de Wintzenheim auront à se
présenter à la Mairie de ce lieu pour y déposer leur empreinte de la
marque ou numéro qui leur sera désigné par le maire pour marquer
leur pain,
art.2) la taxe adoptée est celle du tarif en vigueur au chef lieu de
l’arrondissement,
art.3) les miches de pain blanc, bis et noir auront un poids déterminé
de ½, 1,1 ½ et 2 kilos sans pouvoir présenter de fraction ou de poids
intermédiaire,
art.4) toutes les miches non marquées seront réputées fabriquées
en fraude et le boulanger poursuivi pour inobservation du présent
règlement.
Fait à Wintzenheim le 28 mai dix huit cent trente huit
