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Winzenheim - 3 septembre 1911
L’instituteur Friton avait demandé à l’ensemble des
élèves de sa classe de se faire couper et laver les cheveux.
M. Sonntag, boulanger, suivit les instructions de l’instituteur.
Cependant, l’un de ses enfants fut renvoyé chez lui pour
raison de pédiculose avec demande de prendre les mesures
adéquates. Très emporté, le père de l’enfant se rendit chez
le maire qui l’adressa à l’inspecteur. M. Sonntag se rendit à
l’inspection, puis, au retour, se fit établir par le Dr Pflimlin, un
certificat attestant que son fils était indemne de parasites.
Le lendemain, en rentrant de récréation, les enfants reprirent
leurs places respectives dans la classe. Soudain,
l’un des élèves signala la présence d’un pou sur la table
du fils Sonntag. Le pou provenait-il effectivement de la
tête de l’élève incriminé ou d’un de ses voisins, nul ne le
saura ; mais à la suite de cet incident, l’instituteur renvoya
le supposé fauteur de troubles avec une lettre adressée à
son père. M.Sonntag entra dans une colère folle et il fallut
l’intervention de plusieurs voisins pour l’empêcher d’aller
commettre l’irréparable.
L’instituteur porta plainte auprès de la gendarmerie pour
propos diffamatoires et menaces proférés par le père lors de
l’incident ; il déposa également une demande de réparation
du préjudice subi, tandis que le père déposait plainte à son
tour.
Vendredi dernier nouvelle émotion à cause d’une correction
sévèrement réprouvée par la mère de l’élève Winhoefer.
Selon différentes sources, l’enfant serait venu en classe avec
un couteau de cuisine et aurait proféré des menaces à l’égard
de l’instituteur Huber. Si tel était le cas, une punition aurait
été justifiée. Mais d’autres versions circulent et certains
n’hésitent pas à qualifier la punition infligée d’acte de
maltraitance à enfant.
Elsässer Kurier n° 208 du 6 septembre 1911
ADHR BAL/1 |